22 novembre 2019
4 minutes
Mais vous n’entendrez pas Vivian se vanter de sa réussite : « Ce n’est que le début. Je veux que cela devienne une plateforme mondiale, un guichet unique permettant d'acheter, de gérer et de suivre les médicaments dans le monde entier ».
Comment une jeune fille de la banlieue nord de Chicago en est-elle arrivée à changer le visage du secteur de la santé de l’une des économies les plus prospères d’Afrique ? Si vous le lui demandez, elle en attribuera le mérite à sa curiosité et sa capacité à transformer presque tout en une occasion d’apprendre.
A la fin de ses études, elle trouve son premier emploi dans le secteur financier au sein de Wells Fargo Financial. Elle consacre quelques années à refinancer des prêts hypothécaires et à accorder des crédits à la consommation avant l’effondrement du marché en 2008. Malgré cela, au beau milieu de ce bouleversement mondial, elle parvient à devenir l'une des meilleures vendeuses de la région de l’Illinois et la seule femme à gérer une succursale de Wells Fargo Financial à cette époque. Mais la crise ne la laisse pas indifférente, loin de là : « J'ai commencé à réfléchir au rêve américain et à ce mythe qui motive tout le monde aux États-Unis », raconte-t-elle. « Je voulais faire mieux, avoir un impact. »
Vers la fin de la décennie, elle prend son sac-à-dos et commence à écrire un blog sur ses expériences de voyages en Europe, en Amérique du Sud et en Asie. Face aux nouvelles réalités, tant à l’étranger que de retour à la maison, elle assume le rôle de directrice de campagne pour une élection municipale à Chicago. C'est un tout nouveau territoire pour la jeune femme : « Je n’y connaissais rien », se souvient-elle. « Mais mener cette campagne politique dans l’un des quartiers les plus difficiles du sud de Chicago a été un formidable banc d'essai pour moi. J'ai appris à quel point il était important de demander de l’aide, de solliciter le soutien de personnes qui ont de l’expérience et qui ont les moyens de vous aider à atteindre vos objectifs. » Lever des fonds, rédiger des discours, obtenir l’appui des principaux acteurs du pays devient son métier et lui ouvre les yeux : elle peut faire beaucoup plus que ce qu’elle imaginait.
Mais la plus grande leçon qu’elle en a tiré est celle qui la placera sur la trajectoire où elle se trouve encore aujourd’hui : « Si vous avez une idée, une conviction claire qui peut améliorer la vie de nombreuses personnes, alors vous trouverez des gens pour soutenir tout ce que vous voulez faire », souligne-t-elle avec passion. Elle trouvera ainsi des centaines de bénévoles qui travailleront sans relâche pour la campagne. « Nous pensions que tout le monde méritait d’avoir accès aux ressources et aux informations pour avoir une chance de vivre une vie meilleure », explique-t-elle. « Nous avons abordé la création de Medsaf de la même manière : “les médicaments de qualité sont un droit humain fondamental”, voilà une idée forte à laquelle les gens peuvent adhérer et apporter leur soutien. » Et des soutiens, elle en obtiendra.
Le premier investisseur à miser gros sur Medsaf est une femme nommée Yvonne Wassenaar, poids lourd de la Silicon Valley et personnalité éminente sur la scène technologique. « Sa confiance signifiait tout », confie Vivian. « Elle a cru en Medsaf et a vu quelque chose en moi à un moment où je n’avais aucune preuve que cela fonctionnerait. Elle voulait m'inspirer et me responsabiliser. Elle m'a mise très tôt face à tous les principaux acteurs du capital-risque de la Silicon Valley et ces réunions m’ont appris ce que ces personnes recherchaient lorsqu'elles investissaient dans des start-ups. »
Ce n'est donc pas un hasard si Vivian soutient aujourd’hui elle-même la cause des femmes : « Je pense que la représentation et la visibilité sont essentielles pour les femmes », explique-t-elle. « Elles ont simplement besoin d’une place à la table des négociations pour pouvoir tirer les autres femmes vers le haut. J’essaie de parler de ce que nous faisons à Medsaf le plus largement possible. Je pense que la meilleure chose que je puisse faire est d’essayer d’inspirer d’autres femmes, de partager mon histoire pour qu’elles puissent construire la leur, de m’assurer que j’emploie des femmes et que je participe à leur émancipation. Et quand je prendrai de l’ampleur et que j’aurai plus de moyens, j’aimerais investir dans des entreprises dirigées par des femmes, participer aux instances de prise de décision pour apporter une perspective féminine. Il n’existe pas qu’une seule voie pour briser le plafond de verre, c’est un effort qui prendra du temps et il appartient à chacune d’entre nous d’utiliser sa propre force et de faire de son mieux pour y parvenir. »
« Les femmes sont un axe de développement de notre vision, celle de devenir un partenaire toujours plus proche de tous nos clients, car elles nous engagent et nous poussent à répondre à leurs besoins spécifiques par des moyens innovants.» Thomas Buberl, Directeur général d'AXA.
En 2015, la publication du rapport « She for Shield » a pour la première fois explicité le déficit de protection financière des femmes notamment dans les pays émergents. Depuis, nous avons intensifié nos efforts pour réduire les discriminations subies par les femmes, dans le financement de l’entreprenariat ainsi que dans l’accès à la santé.
Pour la quatrième année consécutive, AXA est partenaire du Women’s Forum, rendez-vous international de partages d’idées et de solutions pour libérer le leadership des femmes dans l’économie et la société. En savoir plus sur la participation d'AXA au Women's Forum.