30 juin 2020
5 minutes
« Nous ne nous intéressons pas aux femmes parce qu’elles sont femmes, mais parce que ce sont elles qui prennent les décisions économiques », explique Liza Garay-de Vaubernier, responsable du marché des femmes pour AXA. Que ce soit au sein du foyer — où l’on constate que, plus que les hommes, ce sont les femmes qui choisissent de contracter une assurance pour protéger leur famille et prévoir l’avenir — ou par leur activité professionnelle, les femmes jouent un rôle croissant dans la vie économique. L’étude « SheForShield », menée en 2014 dans 10 pays émergents, recensait déjà près d’un tiers de femmes entrepreneures. Depuis, ce chiffre ne cesse d’augmenter, partout dans le monde.
A l’écoute de la société
L’isolement
En France, 1 femme entrepreneure sur 5 évolue en équipe contre un tiers des hommes. Dans les pays émergents, l’isolement résulte de la nécessité de cacher son activité à ses proches par peur de la réprobation sociale. cette solitude se fait sentir en cas de maladie ou de problème familial..
Les difficultés administratives
Accéder aux financements, obtenir des aides … Propres à tout entrepreneur, ces défis sont particulièrement pesants pour les femmes. A même niveau d’éducation, elles se lancent avec une expérience professionnelle moins importante que les hommes. Mais aussi parce qu’elles intériorisent des stéréotypes.
Des rémunérations et des financements moindres
Le taux de rejet de crédit pour les femmes entrepreneures serait près de deux fois supérieur à celui des hommes. Elles composent également avec des revenus moindres : en France, l’écart de rémunération serait de 25 % chez les entrepreneurs individuels et de 29 % chez les gérants de SARL.
La perte d’activité
De nombreuses études montrent que les structures créées par des femmes résistent mieux, la peur de la faillite les pèse pourtant. Peu d’entre elles retentent leur chance après un échec, soit qu’elles choisissent la sécurité du salariat, soit que la perte financière les empêche de redémarrer.
Les obligations familiales
Créer son entreprise est souvent une décision pour la famille : « augmenter les ressources du foyer » dans les pays émergents, « accorder plus de temps à ses enfants » dans les marchés matures. Dans les faits, le poids de la famille constitue un obstacle pour exercer au quotidien.
Encore sous-assuré et en plein développement, le secteur de l’entrepreneuriat féminin représente donc un marché clé pour les assureurs. Mais un marché qu’il n’est pas facile de pénétrer tant les réglementations mais aussi les besoins et les attentes divergent d’une région à l’autre. « Assurer des femmes vulnérables dans les pays émergents ne peut pas se résumer à leur proposer nos offres traditionnelles à prix réduit. Nous devons faire évoluer notre manière de concevoir mais aussi de distribuer nos solutions pour nous assurer que nous répondons réellement à leurs besoins », souligne Garance Wattez-Richard, directrice d’AXA Emerging Customers.
Connaître ces publics d’entrepreneures au féminin est la priorité du Groupe dans toutes les régions où il est présent. Responsable produits pour AXA Emerging Customers, Nadia Boughaba revient d’Égypte, où elle a rencontré une vingtaine de micro-entrepreneures.
« Ce sont majoritairement des femmes qui ont créé une activité pour soutenir leur foyer : vente d’accessoires, couture, cuisine… Elles exercent chez elles ou en porte-à-porte et ne quittent pratiquement pas leur quartier. La santé est un enjeu essentiel pour elles, mais le recours à l’assurance n’est pas un réflexe. Pourtant, elles risquent de perdre leurs économies et de voir leur foyer tomber dans la pauvreté si une hospitalisation les empêche soudainement de travailler. »
Pour partir à leur rencontre et démocratiser l’accès à l’assurance, AXA a noué plusieurs partenariats notamment avec ABA ou Lead en Égypte, touchant ainsi près de 700 000 clients, dont 70 % de femmes. « Nos offres d’assurance couvrent l’emprunteur en cas de décès mais aussi d’hospitalisation. Elles sont intégrées à l’offre de prêt pour assurer la couverture de toutes ces entrepreneures et les indemnités sont versées en liquide par notre partenaire car ces femmes ne sont presque jamais bancarisées. Nous avons également mis en place une couverture pour leur famille, préoccupation principale de beaucoup d’entre elles », explique Nadia Boughaba.
Lily Fang
Titulaire de la chaire Financial Market Risk, financée par le Fonds AXA pour la Recherche
Il est nécessaire de proposer des initiatives contribuant à faciliter l’accès au financement et à réduire les risques pour les femmes entrepreneures.
Autre région, autres problématiques. Dans les pays matures, les femmes créent leur entreprise moins pour des raisons financières que pour accéder à de nouvelles formes de travail : être leur propre patron ou mieux équilibrer vie familiale et vie professionnelle. « Pourtant, malgré un niveau d’éducation élevé, beaucoup de ces femmes hésitent quand il s’agit de choisirla bonne assurance pour protéger leur activité », témoigne Anne Barret, responsable marketing du programme Femmes pour AXA France. Elle a choisi de nouer des partenariats pour mieux comprendre les attentes de ces clientes. « Avec la Fondation Entreprendre, nous avons notamment mené une étude pour analyser les freins et les besoins de ces publics. Nous avons aussi lancé des appels à projets », raconte Anne Barret.
Le programme de la Fondation Entreprendre, « Des Elles pour entreprendre », soutenu par AXA, a permis de proposer un MOOC*, « Des Elles pour financer son entreprise », afin de donner aux femmes des clés pour lever des fonds. La Fondation Entreprendre et Femmes de Bretagne ont également lancé, avec le soutien d’AXA France, la plateforme d’entraide entrepreneuriale « Femmes des territoires »**, qui permet de bénéficier de conseils ou tout simplement de se rencontrer et d’échanger entre créatrices d’entreprise. Un lieu pour se créer un réseau et sortir de l’isolement, deux des principaux défis pointés par les créatrices d’entreprise des pays matures. « Au-delà des offres d’assurance elles-mêmes, nous avons compris que ces femmes avaient besoin d’être accompagnées, qu’on les aide à dépasser les obstacles qui les empêchent d’avancer », explique Anne Barret.
Anne Boring
Economiste associée, LIEPP, dirige la chaire pour l’entrepreneuriat des femmes à Sciences Po Paris soutenue par le Fonds AXA pour la Recherche
Les stéréotypes de genre et les contraintes de leur environnement sont intériorisés par les femmes et constituent pour elles un frein a priori.
C’est également pour aider les femmes entrepreneures à surmonter leurs difficultés qu’ABA et AXA ont créé en Égypte un centre de santé au sein des locaux de l’organisme de microcrédit. « Les clientes viennent deux fois par mois pour rembourser leur prêt. Nous avons donc fait venir un médecin sur place pour recevoir ces femmes qui, sans cela, ne prendraient jamais le temps d’en consulter un et attendraient un événement plus grave pour se soigner », raconte Nadia Boughaba.
En France, AXA a également développé « Les rencontres pour Elles », des réunions animées par des agents et des conseillers pour sensibiliser les femmes entrepreneures à l’importance de se protéger et de protéger leur entreprise en détaillant les enjeux de l’assurance santé, de la responsabilité civile et de la prévoyance. « Nous constatons que ces rencontres sont animées par des agents majoritairement féminins.
Elles-mêmes entrepreneures, ces agents comprennent mieux que personne les problématiques que peuvent rencontrer ces femmes », relate Anne Barret.
Car le Groupe en est convaincu : pour mieux accompagner et toucher ces femmes, ses réseaux de distribution doivent être à leur image. Avec des initiatives telles que Women@distribution ou Bouge ta Boîte en France, AXA aide les femmes agents
à développer leur activité et à renforcer leur réseau. « En Asie, où 60 à 70 % de nos agents sont des femmes, nous lançons AXA Prime, un programme d’excellence opérationnelle qui donnera un véritable avantage compétitif à nos agents », ajoute Stephen Appleyard, directeur de la distribution au siège de la région Asie.
Plus largement, le Groupe a fait de la parité dans ses rangs une priorité, convaincu que la performance de l’entreprise en sortira gagnante : d’ici à 2023, les cadres dirigeants d’AXA (Global Leadership Network) compteront autant de femmes que d’hommes.
*Massive Open Online Course, cours d’enseignement sur Internet.