27 novembre 2019
4 minutes
La combustion du charbon a des répercussions majeures en termes de pollution de l’air et de l’eau, mais son impact le plus grave à long terme concerne le réchauffement de la planète. L’histoire est désormais bien connue : quand le charbon brûle, il émet de grandes quantités de dioxyde de carbone, le gaz à effet de serre anthropique le plus répandu. Le charbon est responsable d’environ 45% des émissions anthropiques, c’est la première source d’élévation de la température mondiale.
Malgré la prise de conscience internationale de l’urgence climatique, la réalité reste alarmante. En novembre 2019, des rapports ont montré que la Chine avait construit 43 gigawatts de nouvelles centrales au charbon en un peu plus d’un an et que 148 GW supplémentaires étaient prévus, soit environ l’équivalent de l'ensemble du parc de centrales au charbon de l’UE. C’est là le cœur du problème : si certains pays continuent à réduire la part du charbon dans leur mix énergétique, d’autres s’engagent sur une trajectoire de dépendance accrue au charbon.
La position d’AXA sur le changement climatique exige des innovations régulières ainsi que la définition d’objectifs toujours plus ambitieux. C’est la raison pour laquelle AXA vient de renforcer sa stratégie charbon.
Notre politique charbon de 2019 réaffirme son message de 2017, « pas de nouveau charbon », en cohérence avec la déclaration du Secrétaire général des Nations Unies qui, lors du Sommet pour le climat en septembre 2019, avait appelé à ce qu’aucune nouvelle centrale au charbon ne soit construite après 2020.
En termes d’investissements, la nouvelle politique charbon d’AXA impose des seuils d’exonération encore plus stricts, limitant les investissements dans les compagnies d’électricité dont plus de 30% du mix énergétique repose sur le charbon et/ou les projets d’expansion de centrales au charbon de plus de 300 MW (contre 3000 MW depuis 2017). Ce nouveau seuil exclura les investissements dans la plupart des projets de nouvelles centrales au charbon dans le monde. De plus, depuis 2017, AXA n'investit plus dans les sociétés minières où le charbon représente plus de 30% des revenus et/ou qui extraient plus de 20 mégatonnes de charbon par an. Cette mesure s’accompagne désormais d’une nouvelle interdiction sur les sociétés productrices d’électricité dont la capacité de production installée à base de charbon dépasse 10 GW.
Une stratégie de désinvestissement de l’industrie du charbon doit s’accompagner de mesures visant à limiter la souscription d’actifs de production d’électricité à partir du charbon. À cet égard, AXA élargit son interdiction actuelle de souscription d’activités immobilières et de construction, nouvelles et existantes, associées à un projet portant sur le charbon, et inclut désormais des restrictions au niveau des clients et de tous les secteur d'activité pour les entreprises dont plus de 30% du chiffre d’affaires provient du charbon ; dont plus de 30% du mix énergétique repose sur le charbon ; ou encore des mines qui extraient plus de 20 Mt de charbon par an, entre autres restrictions spécifiques.
Outre les nouvelles restrictions d’AXA en matière d’investissement et de souscription, le Groupe s'est engagé dans une stratégie de « sortie » du charbon à long terme, visant à éliminer totalement son exposition à l’industrie du charbon thermique d’ici 2030 dans l’Union européenne et les pays de l’OCDE, et d’ici 2040 dans le reste du monde. Cette approche est conforme aux trajectoires préconisées dans les principaux scénarios climatiques. Concrètement, cela équivaut à un chiffre d’affaires global de 0% pour les investissements et souscriptions liés au charbon d’ici 2040.
Le charbon n'est pas un problème du passé. Selon les estimations, des centaines de nouvelles centrales au charbon devraient être construites dans le monde entier, ce qui augmenterait non seulement les émissions de carbone déjà excessives, mais rendrait également de nombreux pays dépendants d’infrastructures à forte intensité de carbone pour les décennies à venir. En bref, les stratégies mondiales actuelles en matière de charbon sont totalement incompatibles avec les objectifs climatiques.
Toutefois, une transition énergétique rapide est encore possible. La transition vers une énergie bas carbone et l’amélioration de l’efficacité énergétique peuvent mettre le monde sur la bonne voie pour permettre les réductions de carbone nécessaires. Certes, l’abandon du charbon engendre des coûts, mais ceux-ci devraient être compensés par les économies réalisées à l’avenir par rapport à un scénario ou les mesures suffisantes ne seraient pas prise aujourd’hui.
C’est pourquoi la nouvelle stratégie climatique d’AXA s’inscrit dans une approche globale, qui exclut non seulement les investissements et souscriptions dans le charbon, mais met également en œuvre les mesures suivantes :